Adresse aux citoyens qui ont compris qu’il était urgent de sauver la France

En février 1983, dans l’incapacité de poursuivre la politique qu’ils avaient suivie depuis 1981, les Mitterrandiens optèrent pour le "tournant de la rigueur".

Selon l’esprit de cette politique, la France n’était plus que notre histoire, l’Europe devint notre avenir, et dans le même mouvement l’austérité une fatalité et notre soumission à la globalisation une nécessité.

Afin de maitriser les récalcitrants, les Mitterrandiens mirent aussi en œuvre un tournant politicien aux conséquences insidieuses : ils mirent en orbite deux créatures médiatiques antagonistes, le Front National et SOS Racisme.

Cette manœuvre a fait une victime décisive : notre débat public. Depuis en effet, il est impossible de contester les choix stratégiques de 1983 sans se faire aussitôt accuser d’être nationaliste, xénophobe, passéiste, "fermé", nostalgique des-heures-les-plus sombres-de-notre-histoire, complice de la bête immonde qui revient.

Par l’obscénité des provocations du père ou par l’inconséquence de son héritière, le FN s’est, à l’insu de son plein gré, complaisamment prêté à discréditer toute critique de la politique de pensée unique en devenant depuis le début un élément organique de cette crise.

Il a semblé à certains que Chevènement ou Séguin auraient pu renverser la situation. Il n’en a rien été.

Et il y eu l’Acte unique, Maastricht, Amsterdam, Nice, le TCE, Lisbonne, le Pacte budgétaire… le monétarisme, la désindustrialisation, le chômage, la précarité, la concurrence des territoires, l’atlantisme, le néo-concervatisme… et un cirque politicien aussi insupportable qu’insubmersible.

Mais dans ce marasme qui semblait ne jamais devoir finir, en moins d’un an, par les primaires d’abord, puis par la présidentielle et les législatives, suite à l’immixtion d’un petit banquier d’affaire repéré parce qu’il était un champion de la séduction, l’essentiel des caciques et les 4/5e de nos politiciens se retrouvent hors jeu !

Ce grand nettoyage serait presque parfait s’il ne reposait sur un projet politique synthétisant d’une façon incroyablement décomplexée tout ce que les Français ont de plus en plus rejeté depuis 30 ans.

En effet, sous le nom d’ "En Marche", chevauchant la droite, la gauche et le centre, le "parti de la globalisation", enfin unifié et s’assumant comme tel, est désormais à la manœuvre.

Face à ce parti hégémonique subsistent des résidus de l’ancien clivage gauche-droite, LR, PS, FN, FI, qui sont tous profondément divisés et que les mois qui viennent vont encore plus profondément fracturer. C’est aussi leur insignifiance qui a conduit au niveau d’abstention historique des dernières législatives.

Mais face à ce parti hégémonique il manque le parti de la République, de la nation, de la politique, des citoyens attachés à leur liberté de décider de leur avenir, fondé sur un ordre international reposant sur l’indépendance, la régulation et la coopération ; un rassemblement de citoyens pour notre république indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Ce rassemblement ne se créera pas tout seul, il doit maintenant être construit afin de faire exister le clivage qui correspond aux enjeux de notre temps.

C’est à cette tâche que nous invitons tous les citoyens qui se sentent concernés.

Nous l’avons inscrit sous la bannière de "Bastille-Élysée".

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